SudAfriquie

En Afrique du Sud, on passe son temps à croire qu'on est en Europe et à constater qu'on est en Afrique.

23 septembre 2005

premières expropriations

La première expropriation d'un fermier blanc a eu lieu cette semaine, dans la province du Nord Ouest. Cette ferme de 42 hectares a été achetée par le gouvernement pour la somme de 1.75 millions de rands. Le fermier en voulait 6 millions dans un premier temps mais avait transigé à 3 millions. Il lui reste la possibilité de faire appel de la décision.
Cette terre appartenait à trois familles noires qui en avaient demandé la restitution, arguant que leur ancêtres avaient été forcés de vendre à bas prix sous l'apartheid (ce qui est certainement vrai).
Un responsable du "processus de restitution des droits des terres" (ça sonne bien soviétique) a par ailleurs déclaré : les deux tiers du pays, parmi lesquels ont trouve les meilleures terres, sont dans les mains de moins de 60 000 personnes qui, malheureusement dans ce cas, sont des fermiers blancs, alors que 14 millions de noirs et d'africains vivotent dans les anciens homelands et les bidonvilles. ("Two-thirds of the country, including most of the best quality land, remains in the hands of less than 60 000 people who unfortunately in this case are white farmers, while 14 million blacks or Africans eke out a precarious existence in the former homelands and urban informal settlements.")
Rappelons quand même qu'il y a environ 6 millions de blancs en Afrique du Sud et qu'ils sont de plus en plus nombreux à vivre dans des conditions précaires. Et puis 14 millions moins 60 000, ça fait toujours presque 14 millions, alors que les fermiers soient blancs ou noirs, qu'est ce que ça change pour le gars qui habite entre 4 planches de bois?
On pourrait peut-être ramener le débat à un problème riche-pauvre, ça serait pas moins sain ! Ou bien se poser la question de savoir combien de gens seront nourris in fine par la ferme, selon qu'on envisage tel ou tel modèle économique. Vivre un peu au 21e siècle quoi...